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samedi 13 février 2010

Première balle de match



Dimanche de Saint-Valentin, à Valencia comme ailleurs ? Pas tout à fait. Les deux poids lourds de cette 33e America’s Cup ont rendez-vous sur le ring espagnol pour leur second duel et l’enjeu est de taille.

Dernière minute : départ de la manche 2 reporté à demain midi.

Avec sa victoire d’hier, le Challenger américain BMW ORACLE Racing n’est plus qu’à un point du sacre. Pour le contrer, le Defender suisse Alinghi doit gagner demain, afin qu’une troisième course soit courue pour les départager.

Durant la première manche, les équipes ont enregistré en tête de mât - à plus de 60 mètres de haut -, des vitesses de vent d'environ 15 nœuds. Dans ces conditions, le trimaran USA avec son aile rigide de 68 mètres s’est montré beaucoup plus véloce, au près comme au portant, et particulièrement efficace dans sa capacité à faire du cap. En revanche, Alinghi 5, réputé plus à l’aise dans des conditions légères, portait trop de surface de voiles lorsque le vent est monté et s’est fait distancer.

Le second affrontement entre le Defender et son Challenger se jouera, non pas sur un aller-retour de 40 milles comme hier, mais sur un parcours triangulaire de 13 milles de côté. Après un premier bord de près, les concurrents enchaineront avec deux bords "travers au vent", une configuration où un catamaran et un trimaran s'affronteront pour la première fois de l'histoire du trophée.

Demain, un vent de Sud-Est doit se lever au cours de la matinée (départ retardé de 10h00 à midi) et globalement, les conditions s’annoncent plus légères que vendredi. Le patron et barreur d’Alinghi, Ernesto Bertarelli, expliquait hier que son équipe disposait d’outils (voiles, dérives) qui permettraient de mieux configurer le catamaran pour la seconde manche et de le rendre plus rapide. De leur côté, les américains jouent profile bas. Chacun exprime, avec retenue, sa satisfaction après le premier match, rappelant le danger d’Alinghi 5 dans le petit temps.

Les sportifs, lorsqu’ils sont impliqués, ne sont jamais les meilleurs pronostiqueurs. Quoi qu’il en soit, nous avons deux options possibles demain soir, si le duel a lieu : soit l’America’s Cup a un 33e vainqueur avec BMW ORACLE Racing et l’Aiguière d’Argent rentre aux Etats-Unis, soit Alinghi est en sursis et une troisième manche devra être courue.

Harold Bennett (NZL), directeur de course de la 33e America’s Cup : « C’était une bonne chose de voir ces deux géants régater hier. Le parcours en triangle est un peu plus facile à installer. Mouiller une bouée au vent à 13 milles est plus simple que de le faire comme hier, dans l’attente de conditions stables sur une distance de 20 milles. Les prévisions annoncent un vent de mer cette nuit qui doit tomber demain matin. La mer doit s’aplanir et un vent de Sud-Est doit rentrer. Si c’est le cas, nous devrions avoir de 6 à 8 nœuds et régater assez proches des côtes. Le parcours pourrait être au niveau de Sagunto (à 12 milles au Nord de Valencia) et, dans ce cas, le public pourrait voir les bateaux depuis le rivage. J’espère que les conditions se présenteront ainsi et nous rendrons ensuite les choses les plus praticables possibles. »

Mike Drummond (NZL), directeur du design team, BMW ORACLE Racing : « Nous étions confiants sur nos performances dans de la brise plus soutenue et moins dans des conditions légères mais honnêtement, je ne savais pas où se situait la frontière. Hier, nous avons eu la chance d’avoir plus de pression en descendant et cela a fait croitre notre avance de manière sûrement exagérée. Nous avions essayé de mesurer les performances d’Alinghi mais il y avait encore des incertitudes. Mais finalement, je n’étais pas si surpris que ça de nos performances au portant. »

Dimitri Despierres (FRA), chef ingénieur de l’aile rigide, BMW ORACLE Racing : « Sur le parcours en triangle comme celui que nous aurons sur la seconde manche, nous régaterons pour la première fois au reaching (travers au vent), une allure où un trimaran est donné comme favori sur le papier grâce à sa capacité de redressement. Mais la météo annonce des conditions plutôt du type « Alinghi » et tout est possible. Il n’y a pas eu d’effusion de joie après notre victoire hier, juste le sentiment d’avoir fait un pas en avant. »