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samedi 22 décembre 2007

RYA Winter Challenge

C'est dans des conditions "Sibériennes" que notre équipe a réussi à se hisser en Finale du RYA Winter Challenge avec une seule défaite contre Ian WILLIAM lors des RR et un 3/1 contre le Suisse MONIN en 1/2 finale.
Malheureusement l'Anglais sacré Champion du Monde de la discipline la semaine précédente n'a pas laissé passer sa chance d'être prophète en son pays.

1. Ian Willliams (GBR), Gerry Mitchell, Simon Shaw, Mark Nicholls
2. Philippe Presti (FRA), Gilles Andre, Julien Falxa, Erwan Israel
3. Mark Campbell-James (GBR), Dave Mason, Andrew Yates, Rob Gullan
4. Eric Monnin (SUI), Marc Monnin, Simon Brugger, Jean-Claude Monnin, Loris
van Siebenthal
5. Peter Wibroe (DEN), Jeppe Rasmussen, Phillip Gule, Jonas Huiid-Nielsen
6. Pierre-Antoine Morvan (FRA), Plauchet, Le Bihan, Renault
7. Ali Hall (GBR), Annie Lush, Tudor Owen, Gaz Owen
8. Christian Hamilton (GBR), Charlie Somerset, Dave Cheshire, Kirsty Law,
Lauren Martel
9. Andy Green (GBR), Jonathan Taylor, Will Howden, Nat Ives
10. Chris Van Tol (USA). John Van Tol, Mike Hoey, Don Wilson

jeudi 22 novembre 2007

Finale Franco Française - Victoire 3/2 pour Mathieu Richard


C’est une finale franco-française que nous ont offert Mathieu Richard et Philippe Presti sur la Vitoria Brasil Cup, avant dernière épreuve du World
Match Racing Tour. Le N°1 mondial de la discipline a réussi à faire plier Philippe Presti, et par là même déloger l’anglais Ian Williams de la première place au World Tour à une épreuve de la fin ... « Cela a été fantastique de remporter la victoire ici, même si les conditions étaient très difficiles avec ces énormes vagues, » raconte Mathieu Richard. «
Nous sommes excités à l’idée de nous retrouver la semaine prochaine en Malaisie. »
Tout comme hier la grosse houle de l’océan Atlantique a généré des vagues de près de 3 mètres, mais heureusement un vent de 8-12 nœuds a permis de régater dans des conditions parfaites. Sûrement à cause de ces énormes vagues les équipages n’ont pas cherché le contact, et aucune pénalité n’a été signalée. L’accent a plus été mis sur la technicité de navigation, sur les timings au moment des départs. Au portant cela été encore plus critique alors qu’un empannage, voir un surf plus long, permettait de prendre (ou perdre) deux longueurs, et donc de mener ou non le match. Le leadership était sans cesse remis en cause laissant flotter le suspense jusqu’à l’arrivée.

Classement final :
1. Mathieu Richard (FRA) - Saba Sailing Team
2. Philippe Presti (FRA) - Luna Rossa
3. Paolo Cian (ITA) - Team Shosholoza
4. Magnus Holmberg (SUE) - Victory Challenge
5. Ian Williams (ING) - Team Pindar
6. Bjorn Hansen (SWE) - Team Apport.net
7. Torvar Mirsky (AUS) - Mirsky Racing Team
8. Alvaro Marinho (POR) - Seth PT Team
9. Pierre-Antoine Morvan (FRA) - Extrem Team Morbihan
10. Daniel Glomb (BRA) - Bravíssimo Sailing Team
11. Eric Monnin (SUI) - Team Meister Ropes
12. Claire Leroy (FRA) - Mermaids Team

mardi 20 novembre 2007

Demi finale pour l'Équipe de Française - TEAM LUNA ROSSA


Après un début de compétition difficile, les organisateurs ont mis à profit
cette troisième journée.

Alors qu'ils avaient commencé la journée au milieu du round robin de sélection, les skippers se sont quittés ce soir avec un premier qualifié pour les semi-finales.
Directement qualifié pour les quarts grâce à une seconde place dans le groupe A du tour qualificatif, le suédois s'est facilement défait du portuguais Alvaro Marinho sur une score sans appel de trois à zéro.
Ayant terminé quatrième du même groupe, ce dernier avait dû disputer un tour de repéchage pour obtenir son ticket. Il en va de même pour le jeune Torvar Mirsky qui aura la lourde tâche d'affronter Paolo Cian, seul skipper invaincu depuis le début de la compétition.
Les deux autres quarts-de-finale opposeront Philippe Presti à Bjorn Hansen et, dans ce qui pourrait être un duel crucial pour le classement définitif de World Match Racing Tour 2006/2007, le n° 1 Ian Williams (GBR) affrontera le n° 2 Mathieu Richard (FRA).

Quarts-de-finale - Résultats (victoire à 3 pts)

QF 1 : Magnus Holmberg bat Alvaro Marinho - Magnus Holmberg bat Alvaro Marinho - Magnus Holmberg bat Alvaro Marinho (Holmberg qualified)
QF 2 : Paolo Cian vs Torvar Mirsky
QF 3 : Philippe Presti vs Bjorn Hansen
QF 4 : Ian Williams vs Mathieu Richard

mardi 16 octobre 2007

Philippe Presti, Julien Faxal, Erwan Israel et Gilles André vainqueurs à Genève


Opposant deux grands spécialistes de la discipline, la finale du Geneva international Match Race a finalement vu la victoire 3-1 du français Philippe Presti devant son compatriote Michel Cohen, devenu un habitué du rendez-vous genevois. Lors de la petite finale, le néo-zélandais Simon Minoprio s’est brillamment imposé 2-0 devant le tenant du titre, le français PierreAntoine Morvan, 9ème au classement ISAF des skippers internationaux.
Pour sa cinquième édition, la compétition organisée par la section du Cercle de la Voile de la Société Nautique de Genève regroupe dans la rade l'élite des barreurs internationaux selon le classement de l’ISAF (International Sailing Federation). Durant trois journées, huit skippers offrent aux spectateurs des joutes nautiques de très haut niveau. Les « matchs » se jouent sur la performance des équipages invités à naviguer sur des bateaux de série (Surprise), préparés pour être strictement identiques. Lecture du plan d'eau, marquage de son adversaire et connaissance des règles de course sont autant de paramètres que les navigateurs doivent maîtriser à la perfection pour s'imposer à ce niveau. Après deux jours de régates éliminatoires et deux « Round Robin » complets, les quatre meilleurs équipages menés par Philippe Presti (FRA), Michel Cohen (FRA), Simon Minoprio (NZ) et Pierre-Antoine Morvan (FRA) se qualifient pour les demi-finales. A ce stade, deux manches gagnantes suffisent pour être qualifié pour la finale. Philippe Presti et Michel Cohen restent en lice.
La tension est palpable sur le plan d’eau en ce dimanche après-midi pour la finale du Geneva Internationnal Match Race (GIMR). Dans des conditions de vent très légères (Séchard de force 1-2), la moindre erreur peut coûter cher. Chaque équipage redouble de vigilance et s’applique à la manœuvre. Bien qu’habitué au plan d’eau et au bateau, Michel Cohen ne réitère pas son exploit d’il y a deux ans. En finale, il s’incline 3-1 au terme de quatre régates très disputées.
Impériaux, Philippe Presti et son équipage ont progressé tout au long de ces trois jours de compétition. Ils ont fait preuve d’une grande adaptabilité pour régater avec virtuosité sur un bateau qu’ils ne connaissent pas bien. Très fluide dans les manœuvres, Philippe tient à rappeler que « la voile c’est avant tout une affaire d’équipe ». Il commente la performance de son équipage en des termes plutôt élogieux : « Notre tacticien, Erwan, a toujours su me mettre dans la bonne position et sur la bonne moitié du plan d’eau. Gilou notre n°1 a fait des prouesses notament en grimpant en haut du mât pour récupérer une drisse de spi sauvant le match en 1/2 finale et Julien à l'embraque nous a permis d'aller vite dans des conditions difficiles. Les qualités d’un match racer font souvent la différence dans la brise. Dans les airs un peu mous d’aujourd’hui, nous n’étions pas avantagés car trop lourds au niveau du poids total de l’équipage. Nous avons néanmoins pu démontrer notre savoir faire. J’ai éprouvé un immense plaisir à venir naviguer à Genève et serais ravi de revenir si une nouvelle invitation se présentait. » Dans la petite finale opposant Pierre-Antoine Morvan à Simon Minoprio, c’est ce dernier qui empoche la troisième place au classement général. À l’issue de trois matchs bien disputés, il totalise deux victoires sur son adversaire.

En soutenant cette compétition enregistrée à ce jour au niveau de « grade 2 », la Société Nautique de Genève est bien décidée à promouvoir le « Match Racing » en Suisse. Le club détenteur de l’Aiguière d’argent entend réunir chaque année des stars internationales et nationales dans la rade, et cela pour le plaisir des spectateurs et des juniors venus assister aux performances de leurs aînés dans ces véritables joutes nautiques.

Classement final du Geneva international Match Race :
1. Philippe Presti France
2. Michel Cohen France
3. Simon Minoprio Nouvelle Zélande
4. Pierre-Antoine Morvan France
5. Marek Stanczyk Pologne
6. Manuel Weiller Espagne
7. Alexis Littoz France
8. Nicolas Denervaud Suisse

lundi 15 octobre 2007

Résultats intermédiaires du Geneva International Match Race


Il y avait du beau monde pour participer au Geneva International Match Race (GIMR) en rade de Genève ce samedi. Des polonais, des espagnols, des français, un habitué de l’America’s Cup et bien sûr quelques marins locaux se sont livrés des duels à couteaux tirés dans une légère bise (5-12 noeuds).
Les conditions étaient donc idéales pour organiser deux « round robins » complets qui ont finalement vu Philippe Presti, Michel Cohen, Simon Minoprio et Pierre-Antoine Morvan se détacher de leurs concurrents. Ces quatre équipages accèdent ainsi aux demi-finales qui se dérouleront dimanche sur le plan d’eau genevois.

Dès 9 heures 30 du matin, les huit skippers invités par le Cercle de la Voile de la Société Nautique de Genève étaient présents sur l’eau pour en découdre à bord de leurs voiliers monotypes, des Surprise. La bise étant bien établie et régulière, le premier Round Robin (série de régates lors desquelles tous les skippers se rencontrent tour à tour), a pu se dérouler suffisamment rapidement pour que les organisateurs décident de lancer une seconde série de régates dès le début de l’après-midi.

Parmi les favoris de l’épreuve, le français Philippe Presti, premier à l’issue des Round Robins, a démontré sa grande maîtrise des règles du Match Race en remportant de superbes duels face à ses adversaires. Ancien champion du monde en Finn, il a également brillé sur de nombreux types de bateau allant du Soling au Star et plus récemment en Classe America. Barreur pour le défi français Areva en 2002 et 2004, il oeuvra sur Luna Rossa à Valence en 2007. Il commente sa journée : « c’est vraiment très intéressant de venir régater sur un plan d’eau aussi complexe. Ici, avec la proximité de la ville et des collines avoisinantes, le vent tourne sans cesse. Vraiment pas le temps de s’endormir à la barre ! Il faut faire attention à beaucoup de paramètres simultanément. Les bateaux sont très bien préparés et idéal pour le Match Race. J’ai beaucoup de plaisir à retrouver cette épreuve où j’étais déjà venu régater il y a plusieurs années ».

Classement à l’issue des deux Round Robins :
1. Philippe Presti – France
2. Michel Cohen – France
3. Simon Minoprio – Nouvelle Zelande
4. Pierre-Antoine Morvan – France

Ces quatre skippers disputeront les demi-finales dimanche matin.

jeudi 31 mai 2007

«La régate, c’est comme les échecs, il faut avancer ses pions avec clairvoyance»


Le second barreur de «Luna Rossa» revient sur son parcours dans la Coupe de l'America. Le team italien entame la finale des challengers (coupe Louis Vuitton) vendredi contre les Néo-Zélandais.
Par Benoît BAUME
LIBERATION.FR : jeudi 31 mai 2007

Philippe Presti, deuxième barreur du syndicat italien Luna Rossa, a largement contribué au succès de son équipe qui disputera à partir de vendredi la finale de la Louis Vuitton Cup face à Emirates Team New Zealand. Son histoire est celle d’un marin qui a découvert la voile dans les colonies de vacances de la Poste et qui se retrouve aujourd’hui au pinacle de la quête vélique. Malgré sa gueule d’ange et ses airs de Tintin, il n’a rien d’un fils à papa. Double champion du monde de Finn (1993 et 1996), un des dériveurs olympiques où la concurrence est la plus rude, le Français a participé deux fois aux Jeux Olympiques, à l’America’s Cup 2003 avec le Défi Areva et est devenu un des meilleurs spécialistes de match-racing. Il livre ses sentiments après deux ans et demi de travail au sein d’un équipage qui a les moyens de remporter l’America’s Cup.

Comment a commencé votre aventure au sein de Luna Rossa ?
Mon entretien d’embauche avait été pour le moins inattendu. Francesco de Angelis (le skipper de Luna Rossa) m’avait appelé pour venir les voir à l’entraînement. Je suis sorti sur le deuxième bateau, comme observateur. Au bout de quelques minutes, on m’a demandé de prendre la barre pour réaliser des régates face à James Spithill (le barreur numéro 1 de Luna Rossa). Je les ai remportées et, à partir de là, j’ai été accepté dans l’équipe. Ensuite, il a fallu se mettre À 100% dans un contexte anglo-saxon. Je parlais anglais, mais entre tenir une conversation et diriger un bateau de 17 bonhommes, il y a une marge. J’ai mis une énergie considérable à pouvoir réaliser tous les débriefings dans une langue qui est celle d’une équipe internationale comme la nôtre. En deux ans et demi, j’ai appris énormément de chose. Je sortais d’une campagne avec le Défi Areva où il fallait constamment s’adapter à la machine qui n’était pas développée dans la totalité de ses possibilités et dont la question de la fiabilité se posait. Quand tu barres un bateau et tu n’as pas une confiance totale, c’est compliqué. Chez Luna Rossa, les Class America sont optimums. Et tu peux réellement te concentrer sur ton travail de barreur. Vu que tout le reste est bon, si ça ne marche pas, cela signifie que tu n’as pas trouvé les bons réglages.»

Quelle a été votre relation avec James Spithill et Francesco de Angelis ?
La situation a toujours été claire. Je suis rentré pour barrer le deuxième bateau et intégrer la cellule arrière si besoin. On m’a proposé au bout d’un moment de devenir le coach de la cellule arrière, et de James en particulier car nous avons une relation extrêmement complice et productive. Je n’étais pas en concurrence avec lui, car il ne faisait aucun doute qu’il barrerait le bateau, même si rien n’était défini dans nos contrats. La concurrence, nous l’avons eu sur l’eau car tu te tires la bourre. Je n’allais pas non plus me mettre en opposition à Francesco qui est le skipper naturel de Luna Rossa. Si tu veux le poste d’un mec, tu ne peux pas travailler intelligemment avec lui, car tu es toujours sur la réserve. Ce n’était pas le cas. Le départ en Class America, c’est comme un sport de combat. J’ai poussé James pour qu’il puisse progresser et cela a payé.

Luna Rossa semble être une équipe particulièrement soudée...
Déjà, ils ont su accueillir les nouveaux entrants comme moi, et cela est fondamental. De plus, la culture mixte entre le côté latin et anglo-saxon est très saine. Ce qui est important vient de ce que tu produits pour l’équipe. Si les gens ont le sentiment que tu fais progresser le groupe, la confiance s’installe et le cercle vertueux est en marche. Mais clairement, il faut faire ses preuves.

Quel est votre quotidien, en dehors des périodes de régates ?
Depuis deux ans et demi, nous sommes sur l’eau six jours par semaine, avec huit heures de navigation et six de travail effectif. Il faut savoir être performant car derrière, tout est enregistré et les datas sont analysées. Les confrontations internes sont souvent acharnées. Personnellement, je suis entré dans la peau d’un coach pour modéliser les régates et aider à la prise de décision : j’ai référencé toutes les situations que nous avons connues, je l’ai répertoriées et je partage mon analyse avec la cellule arrière pour progresser. J’ai toujours été intéressé par le jeu plus que par la compétition pure. Ma femme, Cécile (ndlr : ancienne joueuse de haut niveau de volley et beach volley) est une vraie compétitrice qui a cela dans le sang, pas moi. J’ai essayé de développer d’autres qualités liées au jeu. J’ai compris que l’analyse pourrait m’emmener à la performance car je ne suis pas un killer et je ne le serai jamais. La régate, c’est comme les échecs, il faut avancer ses pions avec clairvoyance. Intellectualiser, ça permet d’expliquer aux autres.

Avez-vous été surpris par votre victoire relativement facile en demi-finale contre BMW Oracle Racing ?
Nous n’avons jamais pensé que cela allait basculer fort d’un côté ou d’un autre. Nous nous étions préparés à des régates serrées que nous allions disputées en cinq manches. Nous savions que nous avions une chance, mais BMW Oracle avait des ressources que nous n’étions pas capable de débloquer. Même le dernier jour, on ne s’est jamais dit que ça allait le faire. Nous sommes restés méthodique jusqu’à la fin.

Quelle est la plus grosse différence entre la Coupe vue de la France et de l’Italie ?
Le drapeau est presque pareil, mais sinon j’ai du mal à le dire car nous n’avons jamais trop été en Italie. L’engouement est tout de même incroyablement plus fort. A Valence, le nombre de touristes transalpins est considérable, on entend parler italiens à tous les coins de rue. Sur l’eau, la moitié des bateaux spectateurs nous soutient.

Quel rôle joue Patrizio Bertelli, le patron de l’équipe ?
C’est un passionné. Après la victoire en demi-finale, il a organisé un barbecue et c’est lui qui cuisinait la viande à l’équipe. Ce n’est pas que le mec qui fait le chèque, cela va bien au-delà. Tous les jours, il passe une heure avec les designers pour comprendre et donner ses idées. Pour lui, il y a la performance, mais surtout le fonctionnement humain.

Quel est votre avenir aujourd’hui ?
J’espère qu’il y aura d’autres coupes, mais j’ai du mal à me projeter au-delà de Luna Rossa car aujourd’hui, nous avons encore d’énormes enjeux et je veux en profiter pleinement. L’équipe est forcément un équilibre instable qui demande une attention de tous les instants.

Areva Challenge a fait part d’une volonté oecuménique de regrouper les meilleurs Français et votre nom a été cité. Avez-vous été contacté ?
Non, je ne l’ai pas été, cela pourrait m’intéresser. Mais franchement aujourd’hui, je n’en suis pas là car il existe encore beaucoup d’inconnues.

La France peut-elle gagner un jour la Coupe de l’America ?
Je ne vois pas pourquoi nous n’y arriverions pas. Mais il faut s’y prendre correctement. La différence vient des bonshommes. On peut le tourner comme on veut, à la fin, ce sont des hommes qui se regroupent pour réaliser une performance. Le jour où l’on aura compris cela, on aura bien progressé.

mercredi 16 mai 2007

Valencia - Les français en coulisses.



Rencontre avec Philippe Presti
Le Français qui, en coulisses, pousse dans ses retranchements l’un des meilleurs « match raceurs » au monde : James Spithill

A 27 ans, Spithill dispute sa 3e Louis Vuitton Cup. A la conférence de presse d’ouverture des demi-finales, le barreur de Luna Rossa Challenge a déclaré au sujet des départs à venir face à Chris Dickson : « En entraînement, Philippe Presti me pousse vraiment loin, je me sens prêt. » Depuis, l’Australien a dominé les trois premiers départs et ITA 94 a passé toutes les marques en tête.

Qui est James Spithill ?
« C’est un très bon qui a la tête sur les épaules et l’ego suffisant pour aller là où il veut. Dans le travail, c’est une locomotive, rien ne l’arrête. Il reconnaît par contre le travail effectué, ce qui donne envie de se défoncer pour lui. Il ne s’affiche pas, ne recherche pas les médias et reste discret en public. Mais James sait parfaitement ce dont il a besoin pour progresser. Son objectif est de devenir le meilleur et il y arrivera. »

Comme avez-vous préparé ces confrontations avec BMW Oracle Racing ?
« Lorsque je suis arrivé dans l’équipe, nous faisions des régates à deux bateaux et j’ai insisté pour que nous nous entraînions sur les moments clefs des matches et répétions des situations typiques de match race, comme le « slam dunk » dans la seconde manche par exemple. Ça c’est mon bébé, j’adore ça ! Ce travail nous a aidé à établir une stratégie précise pour battre Oracle. Il y a des secteurs du jeu où nous souhaitons les amener, mais je ne vous dirai évidemment pas lesquels ! »

Spithill barre mais Francesco de Angelis est skipper, comme cela fonctionne-t-il ?
« James a rejoint l’équipe lorsque Francesco a décidé de quitter la barre pour se concentrer sur son rôle de skipper et de leader de l’équipage. Barrer demande une concentration énorme et il est difficile de donner en même temps toutes les directives aux équipiers. Il y a aussi différents types de leaders. Certains sont charismatiques par leurs actes, comme James, et d’autres, comme Francesco, imposent le respect avec leur expérience et leur vision globale du jeu. Leur complémentarité est efficace.»

Le barreur a pourtant le dernier mot, notamment pendant les phases de contacts ?
« Il y a trois phases dans un match pour le barreur. Le départ où il se doit d’être directif, pour que les mouvements du bateau traduisent sa créativité. Les régleurs, les wincheurs et les équipiers d’avant doivent avoir comme lui, un coup d’avance, sinon ça ne marche pas. Ensuite, la mission du barreur est d’amener le bateau le plus vite possible à la bouée au vent, c’est un pur job de pilote et de concentration, jusqu’au moment où on se retrouve de nouveau au contact de l’adversaire. Le tacticien dit : « je veux que nous sortions comme ceci pour aller là-bas et à toi de jouer.» Là, on repasse dans la peau du boxeur. »

En ce moment, quel est l’emploi du temps de Philippe Presti ?
« Avant les matches, nous nous entraînons à deux bateaux et je barre ITA 86 afin d’échauffer l’équipage et d’avoir une bonne lecture du vent sur la zone de course. Avec d’autres, nous débarquons ensuite sur le tender (bateau suiveur) pour observer les régates et préparer une analyse que nous livrons le soir à l’équipage. Je coordonne aussi la cellule arrière pour la gestion des meetings et contribue à établir notre stratégie. »

Qu’est ce qui est italien chez Luna Rossa Challenge ?
« Le drapeau sur la base et la cuisine ! Plus sérieusement, on y retrouve le côté excessif des latins, à la fois cette chaleur humaine vraiment très agréable et aussi cette spontanéité et cette franchise des méditerranéens. On se dit les choses sans tabou, en positif comme en négatif. « Presti » c’est italien. Ma famille a des origines étrusques, je me retrouve donc bien dans ces caractères. »

Qu’est ce qui est anglo-saxon chez Luna Rossa Challenge ?
« C’est une grosse machine. Au début, je me disais « cela semble facile, les deux bateaux sont toujours prêts à sortir, on m’envoie des textos pour les heures de meetings, chacun sait ce qu’il à faire » mais en passant dans les coulisses, j’ai vu une mécanique bien huilée. C’est grâce au petit groupe qui est avec Luna Rossa depuis 2000. Steve Erickson (Américain, médaillé d’Or en Star en 84) coordonne la cellule sportive afin de bien canaliser les énergies. Je pense surtout que les deux cultures se respectent et c’est ce mélange qui est enrichissant. »

Patrizio Bertelli a confié au quotidien Libération : « nous avons gardé un mauvais souvenir de notre deuxième défi, car il y avait des gens dans l’équipe qui ont tout fait pour qu'on ne gagne pas. » L’avez-vous ressenti en rejoignant Luna Rossa ?
« La dernière édition était pléthorique. Vous imaginez, comment coordonner le travail de 300 personnes et notamment en design, cela partait dans tous les sens. Patrizio Bertelli a « dégraissé le mammouth » comme on dit vulgairement, pour garder le corps initial de l’équipe, avant de recruter des personnes capables de relancer la machine sur des bases saines, comme James Spithill. Nous partions ensuite de ITA 74, un bateau déjà en retrait par rapport aux meilleurs bateaux de sa génération. La rumeur a dit que notre nouveau bateau était raté. Nous avons travaillé. Nous avons avancé dans le bon sens je pense, en tout cas pour le moment, c’est satisfaisant. »

Vous vous sentez bien chez Luna Rossa alors ?
« Oui. J’ai vraiment franchi un palier en intégrant cette équipe (au printemps 2005, le double champion du monde de Finn et vice-champion du monde de Soling était avec le Défi français depuis 2002), notamment dans la qualité des confrontations sur l’eau et dans le nombre d’heures passées en navigation à deux bateaux. Bertrand (Pacé, barreur du bateau B) vit aussi cela chez BMW Oracle. C’est aussi un milieu idéal pour un sportif, c’est de l’olympisme puissance 100. On est pas seul mais une centaine tournée vers le même objectif.

Propos recueillis par Julia Huvé