Tonique, dynamique et rafraichissante. L'entrée en matière des 12ème Voiles de Saint-Tropez s'est déroulée aujourd'hui dans des conditions de rêve, dans le Mistral, sous le soleil et dans l'écume. Dans l'attente de l'entrée en lice demain des yachts classiques, le golfe tout entier appartenait aux voiliers dits "modernes", Wally, super et maxi-yachts, cruiser-racers... la parole était à la puissance, à la maîtrise et au contrôle de formidables machines lancées au maximum de leurs capacités, dans du vent fort et sur un clapot de plus en plus désordonné.
Les Maxis protos Ran, Leopard3, Shockwave ouvraient à plus de 20 noeuds le plus étonnant des ballets nautiques, quand dans leur sillage, 170 voiliers venaient s'égayer de Saint-Tropez à Saint Raphaël. Le lion de mer, îlot rocheux posé dans le golfe de Saint-Raphaël devenait soudain le lieu le plus couru de ce coin de Méditerranée, quand toute la flotte des grands IRC y croisait à pleine vitesse 11 immenses Wally toutes voiles dehors, venus de leur zone de course mouillée devant Pampelonne enrouler à leur tour le si photogénique caillou. Les Voiles sont ainsi entrées de plain pied dans le vif du sujet, belles régates sous le soleil, florilège des plus beaux yachts Modernes du moment.Les Modernes dans le Mistral
170 bateaux dûment répartis en 5 groupes régis par la jauge IRC se plaçaient dès 11 heures sur le plan d'eau à la disposition du Comité de course. Georges Korehl, Directeur de course vigilant à la sécurité et attentif au bonheur des coureurs, proposait un long parcours côtier de 29 milles aux grands IRC, Super et Maxi yachts, vers le Lion de mer, la Nioulargue et arrivée au Portalet. Les "petits"IRC, rapides et fins cruiser-racers s'élançaient quant à eux pour une grande boucle de 23 milles vers le lion sur mer et retour. Venus de Pampelone, les 12 Wally qui régatent en Classe sur leur propre rond, rejoignaient la flotte des Maxis devant Saint-Raphaël avant de revenir vers la Nioulargue et plonger au coeur du golfe pour une arrivée tonitruante à quelques encablures de la tour du Portalet. Si le Mistral tonique du jour favorisait une sortie ultra rapide du golfe, dans le sillage du "météore" Shockwave de George Sakellaris lancé à plus de 20 noeuds, il jouait aussi très vite et dès la pointe des Sardinaux avec le sens marin des navigateurs, tant le massif des Maures bloquait soudain le flux de nord ouest pour mieux piéger les téméraires partis au plus près du rivage. Sans trop de surprise, car évoluant très exactement dans le "range" de vent pour lequel ils ont été conçus, les Maxi yachts au profil océanique se détachaient très vite. Leopard3 de Chris Sherlock, le plan Farr au palmarès long comme une année sans Voiles, s'imposait tout en puissance , revenant inexorablement sur Highland Fling, le Farr 80 monégasque auteur d'un superbe départ au bateau viseur et premier à enrouler la bouée de dégagement. Très en évidence dans les conditions toniques du jour, Ran 72 (pieds Judel-Vrolijk), Velsheda, le J Class de David Pitman et le petit GP 42 Near Miss à Franck Noel et ses boys si bien rodés.
Les nouveaux Wally s'imposent
On les attendait avec impatience ; Indio et Y3K, les deux « 100 pieds » lancés l'an passé n'ont pas manqué leur entrée aux Voiles. Ils ont été, en compagnie moins surprenante du géant (43,70 m) Esense, les grands animateurs de la journée chez les Wally. Partis eux aussi au plus fort du Mistral peu avant midi, ( rafales à 22 nœuds) ils ont déboulé à pleine vitesse travers au vent vers Saint Raphaël. C'est en revenant vers la Nioulargue que les choses se sont corsées pour cette flotte magique, quand le vent tombait à l'approche de la Nioulargue, et que la forte houle résiduelle de plus de deux mètres venaient contrarier une journée pourtant placée sous le signe de la glisse. Les écarts étaient cependant déjà faits et Indio pouvait saluer le Portalet dégagé de la menace Y3K. Magic Carpet 2, habitué des accessits à Saint-Tropez, emmenait la flotte des Wally de 80 à 94 pieds avec un retard consistant sur les nouveaux Wally.